Papaconstantinou renvoyé devant la justice
L'ancien ministre des Finances Giorgos Papaconstantinou sera finalement jugé pour deux crimes, abus de confiance et falsification de document, et un délit d'infraction au devoir. L'assemblée plénière du Parlement, qui acquiesce le rapport de la commission d'enquête préalable pour la liste Lagarde, a voté, très tôt mardi matin, pour des poursuites judiciaires contre Giorgos Papaconstantinou.
283 députés ont participé au vote, par scrutin secret.
Après dépouillement du scrutin, on comptait 269 votes valides, 9 votes nuls et 5 votes blancs.
166 députés ont voté pour des poursuites judiciaires pour crime de falsification de document, 34 députés ont voté contre et 67 se sont abstenus.
206 députés ont voté pour des poursuites judiciaires pour crime d'abus de confiance, 42 ont voté contre et 18 se sont abstenus.
220 députés ont voté pour des poursuites judiciaires pour délit d'infraction au devoir, 35 ont voté contre et 11 se sont abstenus.
Avant le déroulement du scrutin, Giorgos Papaconstantinou a fait usage du droit que lui donne le règlement du Parlement de monter à la tribune et a dénoncé “la farce qui dure depuis 6 mois” ainsi que le rapport de la commission d'enquête préalable qui, selon lui, prouve “combien toute la procédure de la commission d'enquête préalable était fallacieuse”.
L'ancien ministre a réfuté toutes les accusations prononcées contre lui et n'a pas manqué d'attaquer la procédure mais aussi la dissimulation d'éléments dans le rapport qui “n'aidaient pas à prouver sa culpabilité”.
Il a aussi durement attaqué le président du PASOK et vice premier ministre du gouvernement, Evanguelos Venizelos, ainsi que l'ancien chef du Corps de poursuite du crime économique (SDOE), Yannis Diotis, en disant “qu'ils avaient littéralement fait disparaître les éléments concernant la période de temps ultérieure”.
Par ailleurs, le procureur financier Panagiotis Athanassiou a donné l'ordre d'exercer des poursuites judiciaires pour crimes contre les anciens chefs du SDOE Yannis Kapeleris et Yannis Diotis, en raison de leur implication dans l'affaire de la liste Lagarde.
Les rapporteurs de la Nouvelle Démocratie (ND), du PASOK et de DYMAR ont pris position pour le renvoi de l'ancien ministre des Finances devant la justice et les rapporteurs des partis d'opposition ont accusé ces trois partis de tenter de cacher la vérité et les responsabilités “pas seulement de l'ancien ministre des Finances”.
De son côté, le président de la commission parlementaire, Christos Markoyannakis a défendu le travail de la commission d'enquête préalable en disant que son rapport final reflétait “une enquête sérieuse” et s'en est pris au SYRIZA, accusant les députés du parti qui participaient à la commission et en particulier Zoï Konstantopoulou de s'adonner à un “show” et d'insulter sa personne et d'avoir finalement choisi la “méthode d'une dissertation de prises de position”.
Le rapporteur du SYRIZA, Zoï Konstantopoulou a accusé la ND et le PASOK, affirmant que le rapport avait été rédigé de façon à couvrir les responsabilités pénales non seulement de l'ancien ministre des Finances, Giorgos Papaconstantinou, mais aussi du président du PASOK, Evanguelos Venizelos. Elle a aussi parlé de “revalorisation gouvernementale” des personnalités politiques des deux partis, impliquées dans la liste Lagarde.
“Votre intention et votre objectif étaient de cacher la vérité. Votre entente avec Evanguelos Venizelos est révélatrice. En raison de votre attitude et de vos actions de nombreux faits graves ont été passés sous silence, tels que la dissimulation de documents par M.Venizelos qui détenait dans son tiroir la clé USB qui lui avait été remise par l'ancien chef du SDOE Yannis Diotis” a affirmé Zoï Konstantopoulou.
La député du SYRIZA a également soutenu qu'il faudrait engager des poursuites judiciaires contre Giorgos Papaconstantinou pour délit d'infraction au devoir en appliquant la loi 1608 qui prévoit des peines plus lourdes.