La fermeture de l'ERT signifie qu'il n'y aura pas de réponse aux 650 propositions de producteurs et metteurs en scène Grecs pour le nouveau programme de la saison à venir, mais aussi que les contrats concernant les décisions du Conseil d'administration qui avaient été déposées sur le site internet du Ministère de réforme administrative et de gouvernance électronique DIAYGEIA en novembre-décembre 2012 et janvier-février 2013 ne seront pas signées.

Les producteurs-metteurs en scène indépendants et la plupart des sociétés de production coopérant avec ERT sont en mauvaise position, ayant réaliser des tournages en Grèce et à l'étranger et ne sachant pas maintenant s'ils doivent monter et achever leur projet et ceux qui l'avaient terminer ne savent pas où le déposer.

Des émissions télévisées en cours ont été stoppées en plein milieu signifiant d'importantes pertes pour les producteurs crédités de la TVA et devant payer leurs collaborateurs et qui ne savent pas s'ils seront payés ni quand. La date de leur rémunération est d'une importance primordiale car la plupart des producteurs et surtout les plus jeunes ont contracté des emprunts en hypothéquant., les banques considérant le contrat passé avec ERT comme une garantie. Mais dès l'instant que ERT n'existe plus, les banques n'ont plus de garantie.

D'autres producteurs ayant des contrats entérinés par les décisions du C.A. de l'ERT sont dans une position difficile (et même tragique) car ils doivent livrer leurs productions mais ERT est fermée. Donc avec la fermeture de l'ERT les entreprises de l'audiovisuel, du moins ce qu'il en reste, risquent de fermer aussi.

Nous ne parlons donc plus de 2700 personnes de plus au chômage mais de beaucoup plus, venant de l'espace du cinéma, des documentaires, des courts métrages, des producteurs d'émissions de l'ERT et des producteurs et techniciens du cinéma grec.

• Car ERT payait pour le cinéma grec au contraire des chaînes privées, à l'exception de NOVA qui paye très peu.

• Car ERT est dans le programme Microfilm, la production des jeunes cinéastes.

• Car ERT produit et projette sur ses écrans tous les documentaires en tant que coproducteur ou producteur ou encore en les louant.

• Car ERT a toute la production des programmes pour enfant.

Aujourd'hui les producteurs d'émissions culturelles, de documentaires et de cinéma grec sont dans une impasse.

Des émissions culturelles comme :

- Coulisses de Lakis Papastathis

- Antennes de notre époque avec Adaios Chryssostomidis et Mikela Chartoulari

- Méditerranée  de Panos Karkanevatos

- Rencontres avec des personnalités de Menelaos Karamaggiolis

- Tu n'es pas seul de Maria Hatzimichali-Papaliou

- Exantas de Giorgos Avgeropoulos

- Beaux en tant que Grecs avec Anna Grymani

- Remake avec Rena Theologidou

- Livres dans la boîte de Peny Panagiotopoulou

- Dockville avec de nombreux  metteurs en scène et d'autres productions ne peuvent être ni livrées ni payées alors que les producteurs les ont déjà payées, car comme on le sait ERT ne donne pas d'avance.

Les producteurs sont payés à la livraison et même dans les 3 à 6 mois après la projection de leur travail. Mais les taux des emprunts contractés, habituellement de 12%, ne s'arrêtent pas parce que l'ERT a fermé, et les collaborateurs des producteurs, scientifques, artistes et techniciens attendent eux aussi leur rémunération.

Exemples :

- L'émission Méditerranée a donné 4 reçus de 144000 euros, avec un emprunt à un taux de 12% et doit payer d'ici 15 jours une TVA de 18000 euros, les émissions ont été projetées mais le producteur ne sait même pas s'il sera payé un jour.

- L'émission Exantas a été livrée et 2 épisodes sur 6 ont été projetés, 3 autres sont achevés. 

- L'émission Rencontres avec des personnalités a réalisé des tournages à San Francisco, Berlin, paris, Londres pour 8 émissions.

- L'émission Beaux en tant que Grecs, 7 épisodes avec des scientifiques grecs de l'étranger sont déjà prêts.

- L'émission Coulisses, 4 épisodes ont été tournés et livrés.

- L'émission Dockville, 14 épisodes sont prêts à être livrés.

Voilà quelques exemples pour que vous compreniez qu'il n'y a pas que nous qui sommes licenciés.

La fermeture de l'ERT a aussi engendré de gros problèmes dans l'espace du cinéma grec.

Un exemple :

La production du film “Xenia” du metteur en scène Panos Koutras et de la productrice Eleni Kossifidou, bien qu'ayant reçu un financement de 530 000 euros de la chaîne ARTE et du programme européenne Eurimages, a stoppé les tournages car la fermeture de l'ERT qui était coproducteur avec une somme de 130 000 euros est un problème pour les étrangers qui stoppent leur financement si la question de la participation de l'ERT n'est pas réglé et celui de la coopération avec le Centre Hellénique de Cinéma EKK qui participe lui aussi à hauteur de 230 000 euros et de la chaîne NOVA qui participe à hauteur de 30 000 euros.

Mais pourquoi tout cela? Parce que pour qu'un film soit financé par le Programme européen il faut que le pays de production participe avec 50% du coût. Le film est donc en attente après 5 semaines de tournage. Des techniciens et artistes grecs travaillent au tournage du film et des ateliers grecs du son et de l'image sont également utilisés.

Les sommes qui arrivent en Grèce, venant de l'étranger, sont investies et donnent du travail aux artistes et techniciens grecs ainsi qu'aux quelques ateliers qui existent encore dans le pays.

C'est exactement la même chose pour tous les films financés par l'ERT fermée, c'est-à-dire les films de Ikonomidis, Alexiou, Karkanavetos et autres dont le financement a été ratifié par le programme Eurimages.

Le jour où ils ont fermé ERT, nous attendions l'annonce des films de Mikrofilm et aussitôt après celle des nouveaux films long metrage du programme d'évaluation pour les films cinématographiques. Aujourd'hui plus rien de tout cela n'existe.

Dans les bâtiments de l'ERT situés à Katehaki nous avons des ateliers de montage du programme. Des concerts des Ensembles musicaux, de l'Orchestre National d'Athènes KOA et des oeuvres de la Scène Lyrique avec qui nous coopérons sont déjà enregistrés et 22 autres concerts, qui n'appartiennent pas seulement à ERT sont prêts à être montés.

Je perçois tous les jours l'anxiété de tous les gens concernés qui demandent : que va-t-il se passer?

Nous avons 3 documentaires en suspens qui sont des productions internes, l'un du compositeur Nikos Mamagakis dont les tournages sont terminés et 2 autres en préparation pour Andéas Lentakis et le compositeur Stamatis Spanoudakis.

Donc la fermeture de l'ERT et surtout la façon dont cela s'est fait signifie l'écroulement immédiat et silencieux de la communauté cinématographique et des petites et moyennes entreprises de production audiovisuelle.

Qu'est ce que je voudrais? Que ERT, qui a le savoir-faire, rouvre et que tout l'argent, que donne le peuple grec à cette fin, soit donné à la production du programme cinématographique grec.